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Yves MERENS

HTV : merci patron !





A Toulon (Palais des Sports) HTV bat Lyon SO 102 à 59 (mi-temps 49-37)

(27-13, 22-24, 33-4, 20-18)

Arbitres : Mme Marangoni et M. Davidson

800 spectateurs

HTV : Lefebvre (9), Knezevic (19), Eugène (10), Losser (6), Simon (22), Staniulis (11), Jean (18), Baradji (2), Enki (5)

Absents : Colimon, Daval-Braquet, Ouattara, Greenwood

Coaches : Jean-Louis Borg assisté de Gaëtan Etienne

Lyon SO : Desseignet (12), Plaucoste (13), Vidalenche (9), Manet (12), Joss-Rauze (5), Joseph (4), Boucaud (4)

Coach : Maxence Broyer assisté de Antoine Beguin


« Quand un groupe travaille bien, il est parfois récompensé ! Quand une équipe propose quelque chose de cohérent, elle atteint souvent ses objectifs. Quand des joueurs affichent de telles valeurs et une si belle mentalité, la récompense est souvent au bout. Je vous ai demandé beaucoup et même plus que ça avec le staff. Tout n’a pas été facile car le haut niveau demande beaucoup de sacrifices. Mais ce soir vous en tirez tous les bénéfices. Et cette place de leader à l’issue de la première phase qui a réclamé beaucoup d’énergie est un vrai marqueur de votre travail. Vous pouvez être fiers ! »


Les mots de Jean-Louis Borg à l’adresse de ses joueurs sont forts. L’atmosphère du vestiaire varois respire la sérénité et une belle joie de vivre. Le HTV vient d’écraser Lyon 102 - 59 et de conforter sa première place à la fin d’un marathon de 26 étapes. Il l’a fait avec beaucoup de sérieux, il a mis tous les ingrédients pour distribuer du bonheur à pleines louches. Il a donné la meilleure des réponses à ceux qui prétendaient qu’il n’y avait aucun enjeu lors de ce rendez-vous.

Quand vous vous battez avec tant d’ardeur depuis le 1er août… quand vous luttez avec tant d’abnégation dans toutes les salles de France… quand vous accumulez des matches (et les kilomètres) souvent tous les trois jours dans des conditions matérielles et de confort qui ne ressemblent pas à celles connues par l’OM, le PSG ou même le RCT… quand vous entendez quelques moqueries en début de saison alors que l’aventure n’a pas encore commencé… quand vous devez (re)conquérir un Palais des Sports qui vit de souvenirs… quand certains sourient sans se cacher à l’arrivée d’un nouveau président et de son équipe… quand d’autres « connaisseurs » se demandent ce que le coach reconnu Jean-Louis Borg revient faire dans cette galère… la réponse ne peut pas être fade, sans relief, quelconque.


Derrière chaque joueur, il y a un homme. Et derrière chaque homme, il y a une fierté, des valeurs, des promesses, une volonté. C’est l’image véhiculée par ce groupe new-look.


« Ensemble  jusqu’au bout, martèle Jean-Louis Borg remonté comme à ses plus belles heures et motivé comme un junior. On sait d’où on vient mais aujourd’hui personne ne peut dire jusqu’où on va aller. Ni moi ni un autre. Mais la seule chose dont je suis certain c’est que nous allons mettre tous les ingrédients pour y arriver. On ne fera aucun cadeau à personne.»


Match sans enjeu, la petite musique tournait sans arrêt depuis des jours. Qualification en poche, victoire ou défaite ne rentrant pas dans la comptabilité de la poule haute, il restait une attitude à cultiver et une image à ne pas écorner.

Et sans le crier ou l’afficher, sans en faire des tonnes et en restant dans l’humilité mais une certaine férocité, les partenaires de Maxim Eugène avaient quelques réponses à donner. Quand les regards se portaient sur le banc varois en début de match, ils se posaient sur un Cliff Colimon et sur Thibault Daval-Braquet les deux grands blessés de cette saison. Deux garçons au comportement irréprochable.


Juste à côté Junior Ouattara gêné par des problèmes musculaires et Moses Greenwood, le kid des Etats-Unis, placé dans la glace pour ne pas réveiller une cheville endolorie. Quatre garçons dans le vent mais tellement présents dans cette aventure.


Les autres , les 7 copains, les 7 mercenaires d’un soir avaient des comptes à rendre pour ne pas donner trop d’importance à ces forfaits. Et pour prouver qu’une équipe, c’est juste dix ou onze joueurs, pas cinq ou six.


Pourquoi onze ? C’est le rôle d’un impeccable gamin, Enki Diarra Gentes qui fait ses gammes au milieu de tous ces joueurs confirmés. Qui est venu de la Londe pour progresser et démarrer sa carrière. Qui ne rechigne devant aucune remarque et accepte tous les conseils. Qui n’avait que quelques minutes au compteur avant que Jean-Louis ne le lance en fin de rencontre.

Sans se concerter, sans en faire des tonnes, sans exagérer, tous les joueurs encore présents à ce moment de la partie se sont mis en quatre pour lui offrir tous les ballons offensifs. Et après deux ou trois échecs, le gamin a trouvé la mire. Un trois points pour faire grimper le score à 100. Et un autre pour clôturer la marque. Tout un symbole dans un Palais des Sports tout acquis à sa cause, à leur cause. « C’est la plus belle journée dont je pouvais rêver. Mes 5 premiers points en pro ! La réaction du public et du banc m’a fait chaud au coeur et je n’oublierais jamais ces moments. Quelle chance j’ai de faire partie d’un tel groupe ! Ils sont tous géniaux avec moi et cela me donne encore plus envie de travailler fort pour y arriver. »


Alors le match à côté de ça ? Une réponse d’hommes concernés et motivés.


Un trio Lefebvre - Eugène - Staniulis sérieux à la baguette, dans l’exemplarité et l’organisation.

Un duo de déménageurs Losser - Baradji sans fioriture mais avec tant de poids et d’engagement pour désagréger tout ce qui se présentait en face.

Un Nikola Knezevic en mode sniper pour enquiller dans toutes les positions. 19 points en acceptant les rotations, une copie de très haut niveau.

Et deux réponses en forme de tant de promesses.


La première d’un Camille Jean qui a traversé quelques tempêtes avant de se remettre complètement à l’endroit. Meneur, créateur, ailier, finisseur, il a éclaboussé et conquis tout le Palais par son élégance et sa réussite (18 points).


A ses côtés, un autre « timide », Arthur Simon. Souvent dans l’ombre de Greenwood ou Losser, le roi Arthur a répondu présent et de quelle manière. Des rebonds, un bel engagement et en prime le meilleur marqueur du match, 22 points. Chapeau l’artiste !

Alors un match gratuit ? Ce n’est pas le sentiment que l’on avait en quittant un Palais heureux et chahuteur. Prêt à revenir pour d’autres grands moments. Oui ce matin, le HTV est seul leader de la poule B de Nationale 1.


Cela ne donne encore rien en terme de montée en pro B. Mais cela veut dire beaucoup, rayon espoir. Et c’est bien là l’essentiel. Pour le moment…


Mathieu Perrymond (président) : « Des moments délicieux »


« Dans le sport il y a toujours des enjeux et un but final à aller chercher. C’est une évidence et j’ai entendu trop de commentaires avant la rencontre prétendant le contraire. C’est manqué de respect à cette équipe et la réponse a été parfaite.

Il était très important pour moi de conserver cette première place. Elle ne donne encore rien mais elle vient récompenser le travail formidable d’une équipe, de son staff et de tout un club. Et je n’oublie ni les partenaires, ni les licenciés, ni les bénévoles.

On termine cette première phase en ayant prouvé des choses, en ayant affirmé une personnalité, en ayant renversé la table. Fin juin, il ne restait qu’une belle histoire et il a fallu repartir de presque rien.

Au début, on a fait preuve d’humilité et on a travaillé, travaillé, travaillé. Les résultats sont arrivés dans une saison surprenante. Ce sont des moments sportifs, humains, intellectuels, émotionnels délicieux à vivre. Presque personne ne croyait en nous et c’est d’autant plus sympa à vivre. Par contre les gens qui nous ont suivi, j’ai envie de les remercier du fond du coeur. Et je leur dis que ce n’est qu’un début.

Je vois que le basket en France bouge, évolue, revient à la mode. Et j’espère que le HTV va s’inscrire dans cette aventure. Il y a tout ici pour réussir à mettre en place ce projet. Et en plus, maintenant, je sais qu’il y a des hommes… »


Camille Jean : « On a rendu les gens heureux. »


« C’est vraiment le match où j’ai pris le plus de plaisir. Le coach m’a fait confiance et je me devais la lui rendre. Les copains aussi ont été parfaits. J’ai traversé des moments de doutes mais ce soir j’espère que c’est un déclic. C’est parti et je vais avoir confiance en moi pour répondre aux attentes. Jean-Louis a été très exigeant mais il avait raison. Maintenant il sait que je travaille et que j’ai la volonté d’aider le club à atteindre ses objectifs.

Ce soir, j’ai l’impression que l’on a rendu les gens heureux. C’est le sentiment de tous les joueurs et c’est drôlement bon à partager. »


Théo Lefèvre : « On a été sérieux. »


« On avait à coeur de proposer quelques chose de sérieux pour terminer cette première partie de la meilleure des façons. J’ai bien aimé que tout le monde s’y mette et fasse sa part. L’équipe est complète et on sait que l’on peut compter sur tout le monde. Mo (Greenwood) et Junior (Ouattara) absents, ce n’est pas rien. La réponse a été parfaite et collective. Et je suis vraiment heureux de la réussite de certains comme Camille et Arthur. Et puis vous avez vu la réaction du banc lors des deux paniers de Enki ? Tout est résumé dans ce moment-là ! »


Les résultats de la 26ème journée


HTV - Lyon SO 102 - 59

Boulogne - Mulhouse 77 - 74

Caen - Besançon 104 - 80

Orchies - Pont-de-Chéruy 60 - 75

Feurs - Avignon 88 - 90

Pôle France - Andrézieux 58 - 74

Saint-Vallier - Le Havre 84 - 86


Le classement


1 - HTV 45

2 - Caen 44

3 - Saint-Vallier 43

4 - Avignon 42

5 - Andrézieux 41

————————

6 - Mulhouse 41

7 - Pont-de-Chéruy 41

8 - Le Havre 40

9 - Boulogne 39

10 - Orchies 38

——————————

11 - Lyon SO 35

12 - Feurs 33

13 - Besançon 32

14 - Pôle France 31

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