A Toulon (Palais des Sports) HTV bat Loon 68 à 64 (mi-temps 34-33)
(19-17, 15-16, 19-20, 15-11)
Arbitres : MM Esfih et Davidson
1600 spectateurs
HTV : Lefebvre (6), Eugène (17), Knezevic (3), Losser (11), Greenwood (13), Mintogo (5), Jean (4), Simon (2), Cumberbatch (7), Baradji , Enki.
25 tirs sur 65 dont 3 sur 17 à 3 points. 15 LF sur 23. 37 rebonds. 6 passes décisives. 11 balles perdues. 13 fautes.
Coach : Jean-Louis Borg assisté de Gaëtan Etienne
Loon : Desseignet (12), Robertson (17), Duwiquet (3), Thiam (2), Dansoko (4), Camara (4), Peinte (6), Rey (5), Saumont (9), Sissoko (2)
23 tirs sur 53 dont 8 sur 24 à 3 points. 10 LF sur 13. 39 rebonds. 15 passes décisives. 19 balles perdues. 24 fautes.
Coach : Quentin Wadoux assisté de Zaïd Chaieb
Temps mort à quelques secondes de la fin d’un match irrespirable. Le Palais des Sports a baissé son intensité lumineuse. Les téléphones portables se sont allumés et dansent. La salle a explosé. Certains crient. D’autres chantent. Tambours et trompettes rythment le moment. Certains regards sont bien humides. D’autres ferment les yeux.
Le HTV lance ses dernières forces dans un combat de titans. Avec un ou deux points d’avance pour mettre enfin à la raison une étonnante et formidable équipe de Loon.
Un adversaire d’un soir mal classé mais au jeu de passes tellement séduisant.
Un club surprenant qui avait acquis la montée l’an dernier avant de la refuser pour des raisons économiques et qui remet le couvert cette année sans aucun complexe en empoisonnant tous les « gros » !
L’atmosphère est incroyable. Le Palais retrouve ses accents d’antan. Redevient un chaudron. Chaque supporter a invité une ou deux personnes à venir découvrir l’endroit où il faut être en ce moment et les tribunes sont vraiment bien garnies et explosent de joie... et de stress.
Les joueurs proposent un spectacle bien ficelé. De l’engagement, de l’agressivité, du courage, de l’abnégation (ça plait toujours dans le coin !), une belle entente. Une défense de fer, une attaque patraque. Tout est réuni pour une soirée hitchcokienne (!).
D’un côté une équipe qui joue gros, Le HTV qui est là où personne ne l'attendait. De l’autre un club qui récite un basket sans pression puisqu’il sait qu’il n’ira pas plus haut. Le mariage est réussi.
Les deux adversaires se rendent coup pour coup.
Mo Greenwood lance les siens sur de bons rails. Il canarde, il bouscule, il broie tout sur son passage et prend le score à son compte. Mais Loon répond collectivement. Et reste en embuscade malgré les fautes du grand Thiam obligé de rapidement s’assoir.
C’est en attaque que les Varois ne se facilitent pas la tâche. Des imprécisions, quelques mauvais choix, un brin d’excitation et de précipitation. Jean-Louis Borg, déchainé et motivé, cherche les solutions. Il économise ses deux meneurs à la fois et donne les clés à un Max Eugène toujours aussi précieux. Le guerrier les prend, montre l’exemple, inspire le combat… et ajoute des points. Bonne idée. Preuve que le HTV a en magasin beaucoup de solutions.
Mais la victoire ne se dessine toujours pas. Jamais plus d’un ou deux points d’écart. Pire au début du troisième quart temps, ce sont les visiteurs qui graillent un petit écart, cinq points. Pas d’affolement mais une légère inquiétude pour les partenaires d’un Lefebvre plutôt ciblé par un arbitrage curieux qui le coupe dans son élan. Avant de signer un dernier 3 points à la fin du 3ème quart toute rage dehors.
C’est le moment pour le HTV de montrer qu’il est un leader et une vraie équipe. Et que tout le monde est concerné. Le coach compte sur tout le monde. Les nouveaux Mintogo et Cumberbatch apportent leur savoir-faire. Knezevic moins adroit se bat comme un chiffonnier. Camille Jean régule quelques actions. Simon prend des relais. Greenwood fait du Greenwood et cela veut dire beaucoup.
Et sans faire de bruit mais tous muscles dehors, Quentin Losser vient régler certains comptes. Dans le money-time comme par hasard. Au moment où tous les ballons pèsent des tonnes, lui s’envole.
La fin est là. Le succès se dessine. Le scénario tant attendu s’écrit inexorablement. Un lancer franc, un contre, une bêtise adverse, un coup de sifflet pour une fois sympa, une anti-sportive, un tir de Loon alléluia, la mécanique s’enclenche enfin. « Quel bon match de trainards » hurleraient Cozette et Monclar dans le micro s’ils commentaient le match !
Le HTV s’est sorti d’un joli piège. En rentrant dans leur vestiaire surchauffé, les joueurs ont vite appris la défaite de Chartres à Avignon qui leur offre la première place. Il y a vraiment des soirs où le basket est une sucrerie délicieuse… A consommer sans modération.
Théo Lefebvre : « Notre destin entre nos mains ! »
Il y a des jours où tout vous réussit. Des passes lasers les yeux fermés qui arrivent à destination, des tirs qui sont pris dans toutes les positions en voyant un cercle gros comme une bassine, des dribbles qui mettent les défenseurs dans le vent… C’est souvent les scénario que Théo Lefebvre a l’habitude d’écrire et de proposer. Et qui en font un des chouchous du Palais.
Et puis il y a des jours où le vent est contraire.
Un ballon qui glisse, une passe mal ajustée, un dribble qui enferme, un tir qui fait gamelle, une ou deux fautes de frustration et la soirée se transforme en chemin de croix. Avec un retour dans les oreilles d’un coach exigeant qui ne passe rien à un de ses relais préférés sur le parquet. La rançon de la gloire !
C’est facile d’être bon quand tout est clair. C’est fabuleux d’inverser la tendance. De revenir de l’enfer. De gommer le doute. De prendre ses responsabilités. C’est ce que Théo Lefebvre a réussi contre Loon. Et c’est à souligner et à apprécier.
« Ce soir, on retient la victoire avant tout. Ce n’était pas brillant mais on n’a rien lâché. Loon est vraiment une bonne équipe qui ne nous a rien laissé gratuitement. Heureusement que l’on reste dans nos standards défensifs et qu’on les bloque à 64 points. Sinon… La panique ne s’est jamais installée et j’ai aimé notre réponse en équipe. Tout le monde est vraiment concerné. Les autres résultats ? Je préfère regarder nos performances. Je sais que nous avons notre destin entre nos mains et c’est inestimable. A nous de faire fructifier tout ça. »
Quentin Losser : « Quel pied ! »
« Ce n’était pas beau mais quel pied on a pris. Je crois que les supporters kiffent ça ! Peut-être que l’on a eu plus envie de gagner qu’eux mais c’était un beau combat. Je me suis régalé finalement. Dessous, ils sont lents, lourds mais c’est rude. On a su répondre à tous les problèmes posés. Les autres résultats ? C’est cool. Les nouveaux ? Ils s’intègrent bien, ils ont la mentalité. Ils ont vite compris de quel bois on se chauffait et où on voulait aller. »
Une rencontre à ne manquer sous aucun prétexte!
Les résultats
HTV - Loon 68 - 64
Saint-Vallier - Tours 78 - 72
Caen - Quimper 89 - 65
Avignon - Chartres 81 - 78
Andrézieux - Tarbes 83 - 81
Le classement
1 - HTV 8 victoires 4 défaites
2 - Avignon 8 - 4
3 - Caen 7 - 5
4 - Chartres 7 - 5
5 - Andrézieux 6 - 6
6 - Saint-Vallier 5 - 7
7 - Quimper 5 - 7
8 - Tours 5 - 7
9 - Tarbes 5 - 7
10 - Loon 4 - 8
Vous me donnez les frissons Monsieur Merens!! Quel parfait résumé ! J’admire votre talent.
Génial 👍 merci pour le récit de ce match.sans y avoir assisté je l’ai vécu grâce à vous… allez le HTV