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Stéphane Dumas : "Viser plus haut"

Club

Arrivé au HTV en mars dernier, en pleine opération maintien, Stéphane Dumas, coach du HTV, évoque le maintien tout juste obtenu en Élite 2, la construction de l’effectif varois pour sa première saison pleine à la tête du club, et bien évidemment la bonne forme des jaunes et bleus.


Mars 2025, alors que le sprint final de la saison se lance, Stéphane Dumas, ancien joueur formé au HTV, retrouve le club près de 30 ans après l’avoir quitté. Cette fois-ci, non pas maillot sur le dos mais avec le costume de coach. À peine débarqué au Palais des sports, Stéphane Dumas avait fort à faire. Il avait deux mois pour sortir le HTV d’une mauvaise passe et accrocher le maintien en deuxième division. « Je suis arrivé au club dans un groupe, déjà constitué, qui était dans une dynamique assez compliquée. Ma mission consistait à redonner aux joueurs de la confiance et le plaisir de jouer au basket. Il nous fallait remporter deux ou trois matchs afin d’arracher le maintien. On a glané deux victoires, puis avons été aidés par le manque de réussite des autres équipes. Ce n’était pas facile du tout, mais nous y sommes arrivés. »

Gaëtan Étienne, assistant coach de Jean-Louis Borg la saison passée, est resté au club à l’arrivée de Stéphane Dumas. « Son arrivée s’est faite dans l’urgence. On était en plein rush. On ne se connaissait pas. Il a très vite fallu trouver une manière de travailler adaptée à l’état actuel de l’équipe, mais aussi à ses habitudes. C’est réellement à partir du mois d’août, qu’il a pu instaurer son fonctionnement. Il nous apporte toute sa vision du basket espagnol, axé sur le collectif, sur la répartition des responsabilités offensives, et sur le jeu rapide. Il développe une grosse lecture de jeu de la part de chacun des joueurs, pas uniquement des meneurs. C’est une vraie différence avec ce qui est fait communément ! »

Cette saison, la patte du champion de France 2000 avec Limoges, se fait ressentir dans le jeu varois, mais aussi dans les résultats. Le HTV est classé onzième d’Élite 2, à une victoire seulement de la sixième place, synonyme de play-offs. Les hommes de Stéphane Dumas réalisent, en outre, un exceptionnel parcours en Coupe de France. Se retrouvant en quart de finale après avoir battu Dijon, équipe de première division. « Au départ, la Coupe de France est assez gênante, elle alourdit le calendrier. Sans qu’on y ait pour autant d'objectifs clairs. Nous avons décidé de la jouer dès le premier match. À chaque fois on essaie de gagner. La réception de Dijon était une belle occasion pour les joueurs de se confronter à une équipe de Betclic Élite. On a réalisé un petit exploit en s’imposant. En quart, on risque d’être opposé à une équipe de haut de tableau de l'échelon supérieur, la marche risque d’être un peu haute. Mais ce sera un match, comme contre Dijon, où notre slogan était « Sans pression, mais avec beaucoup d’ambition ! ». »


"Voir jusqu’où peut aller cette équipe, sans se donner de limites."


En quoi a consisté votre travail afin d’acquérir un maintien en quelques semaines seulement ?

À mon arrivée, une grosse charge mentale pesait sur les joueurs. Certains joueurs n’avaient que très peu de temps de jeu. J’ai voulu redonner sa chance à chacun, afin que personne ne joue sur ses acquis mais sur la vérité du moment. Je pense notamment à Mathis Keïta, il a été la belle surprise de la fin de saison passée. L’équipe avait été construite par mon prédécesseur, Jean-Louis Borg. Il n’y avait plus de possibilité de changement. Le groupe manquait de menace à trois points. Les défenses étaient alors très resserrées à l’intérieur de la raquette. Notre principale menace, Quentin Losser au poste 5, était alors pris en étau par les défenses adverses. Il a fallu trouver des solutions offensives.


Comment s’est déroulée la préparation de cette saison, votre première entière au club ?

On a beaucoup travaillé avec William (Dumas) et Gaëtan (Étienne) dans la planification de l’équipe, afin de corriger ce qu’il nous manquait l’année précédente. Notamment dans l’impact physique, l’adresse à trois points et la création. C’étaient les trois points importants dans la construction de l’équipe. Concernant l’effectif, nous voulions des joueurs qui ont faim et envie de se montrer. On a fait le choix de continuité, en conservant en grande partie le groupe de la saison dernière. Puis de compléter avec des joueurs importants, afin de corriger nos défauts. Je pense notamment à la création avec l’arrivée de meneurs et arrières américains. Mais aussi un pivot (Jito Kok), amenant plus de verticalité et de mobilité. Au poste 3, on a recruté Elwin (Ndjock), c’est un joueur avec un gros impact physique. Tous ces joueurs-là ont également une marge de progression et l’ambition d’évoluer à l’étage au-dessus.


Durant la trêve estivale l’effectif hyérois-toulonnais s’est renforcé, est-ce une meilleure homogénéité du groupe qui fait la différence aujourd’hui ?

C’est un avis très personnel, mais je pense que l’équipe est beaucoup plus équilibrée, créative, et impactante qu’elle ne l’avait pu être précédemment. En Élite 2, ce sont des critères impératifs pour être compétitif. On a deux joueurs par poste, chacun avec ses spécificités. On peut mieux alterner les combinaisons de joueurs. Cela n’a rien à voir avec l’année dernière. Désormais, nous avons des joueurs bien plus impactants.


Avant la défaite à Roanne, le HTV était sur une série de 7 victoires consécutives dont 5 en championnat. Comment expliquez-vous cette impressionnante série sachant que vous étiez sur 5 défaites d’affilée en championnat ?

Si on prend un peu de perspective, sur le début du championnat, nous nous sommes toujours montrés compétitifs. Sur nos premières défaites, malgré le résultat, nous avons répondu présent. Généralement le match se joue à une possession près. L’équipe montre malgré tout de belles choses. Après, nous avons la malchance à Denain de perdre nos deux meneurs sur la même mi-temps. De fait, nos deux rencontres suivantes ont été compliquées, à l’instar de la défaite de vingt points à Blois. Derrière, il y a l’arrivée de John Roberson qui rééquilibre totalement l’équipe. Le retour de Nikola Knezevic, qui nous redonne une menace à l’extérieur de la raquette. On redevient compétitif, cette fois-ci avec un peu plus de réussite. On enchaîne les victoires. On essaie d’être également plus agressif défensivement. La balle tombe de notre côté comme face à Orléans ou Dijon. Ce sont des matchs que nous perdions l’année dernière ou même en début de saison. Le basket est un sport de dynamique. L’équipe a pris de l’élan et a cru en ses capacités. Avec un brin de réussite, on a pu engranger ces précieuses victoires.


Est-ce difficile d’entraîner un groupe qui enchaîne les victoires ? D’y maintenir un gros niveau d’exigence ?

Au début de l’année, un de nos critères était de viser plus haut. On a un groupe très travailleur, demandeur et compétitif. Il y a de la compétition au sein du groupe, alors l’intensité monte rapidement. En ce sens, c’est un groupe facile à mener. Je n’ai pas décelé de relâchement, plutôt de la satisfaction. À part peut-être sur le dernier match (contre Roanne), il n’y a jamais eu de changement de mentalité de la part de mes joueurs. Ils sont ambitieux, ils arrivent avant et repartent après de l’entraînement, alors je ne me fais pas de soucis là-dessus.


Vendredi dernier, le HTV s’est incliné 82-108 à Roanne, classé 3e. Est-ce une défaite logique ?

On est le quinzième budget du championnat qui se déplace chez une voir la meilleure équipe d’Élite 2. La défaite n’a rien de surprenant. Ce qui est décevant c’est la manière de perdre. On peut perdre en étant compétitif, contre plus fort que soi. Vendredi, on s’est incliné face à une meilleure équipe, cependant nous n’avons pas joué toutes nos armes avec l’intensité souhaitée. Au-delà des erreurs, le manque d’intensité dès l’entame de la rencontre qui nous a coûté cher. Par cela, l’adversaire engrange de la confiance, celle-ci ajoutée au talent de cette équipe de Roanne, c’est impossible de gagner. Face aux cadors du championnat, nous devons jouer à notre meilleur niveau.


Le club varois est à la onzième place du classement, à une victoire d'Antibes sixième, pouvez-vous viser plus que le maintien ? Est-ce un nouvel objectif affiché ?

Le Président a annoncé cet objectif là. De mon côté, j’évite de parler de play-offs ou de play-ins. En regardant le classement actuel, on remarque que Rouen, quatorzième, n’est qu’à deux victoires d’Antibes, sixième. Tout peut aller très vite dans ce championnat relevé. Je préfère prendre les matchs les uns après les autres. Voir jusqu’où peut aller cette équipe, sans se donner de limites. Mais en restant conscient de qui on est, du budget qu’on a. On a de grandes ambitions tout en respectant cette compétition et nos adversaires qui la composent.


Une arrivée a fait énormément de bien au groupe et au jeu varois, celle de John Roberson. En tant qu’ancien meneur, quel regard portez-vous sur ce joueur hors norme ?

John est un joueur vétéran, il connait très bien le poste. Il a joué dans des grands championnats internationaux, et pour l’équipe nationale bosnienne, avec laquelle il a encore fait de très belles performances cet été. C’est un joueur extrêmement adroit, avec plus de 40% de réussite à trois points tout au long de sa carrière. Il a cette capacité de fédérer autour de lui. Il nous apporte énormément de stabilité. C’est un meneur avec un « M » majuscule ! Le meneur est souvent considéré comme le relais de l’entraîneur. J’ai la chance d’avoir d’excellents relais en la personne de John mais aussi de Mathis Keïta. Ces deux-là prennent du plaisir à jouer ensemble. Au-delà, de leur partager le temps de jeu, on les associe sur le terrain. Cela peut décharger John de la pression défensive et laisser Mathis organiser le jeu.


L’arrivée et la prolongation (jusqu’à la fin de la saison) de John Roberson, international bosnien, démontre-t-elle que le HTV sait se rendre attractif et jouer dans la cour des grands ?

Attractif c’est sûr ! Jouer dans la cour des grands ? Pour l’instant je ne sais pas. John avait énormément d’offres, que ce soit en première division française ou à l’international. Cependant, le club a su le convaincre de rester. John se sent bien dans le groupe, il prend du plaisir à jouer ici. Sa femme est française. On est sur la côte d’azur. Ce sont tous ces détails qui l’ont amené à prendre cette décision. C’est une très bonne chose pour le club, mais aussi pour l’Élite 2. Avoir des joueurs de ce calibre là dans notre championnat c’est un bon coup de pub.


D’ici la fin de l’année civile, le HTV va enchaîner des rencontres face à des équipes visant les playoffs, Caen, La Rochelle et Antibes. Comment abordez-vous ces défis à venir ?

On va enchaîner trois gros du championnat. Caen, aujourd’hui mal classé (15e), mais qui a annoncé viser les play-offs. C’est une équipe costaud, avec un gros budget. Ils ont manqué d’un peu de chance en début de saison. Malgré tout, ils ont battu Antibes, à domicile, il y a deux semaines. Derrière on se déplacera à La Rochelle, tout juste relégué de la Betclic Élite. Puis Antibes, éternel candidat à la montée. Il n’y a pas de match facile en Élite 2, nous en sommes conscients.

Baptiste Piquel

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