Victoire du HTV à Fos, un point capital !














Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | PRL | ||
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Hyères-Toulon | 18 | 14 | 20 | 18 | - | |
Fos-sur-Mer | 22 | 17 | 12 | 18 | - |

Dans le froid glacial et balayé par les vents de la zone sportive de Parsemain à Fos, vers 19h, si un supporter inconditionnel du HTV avait osé prédire une victoire de ses favoris avec un Théo Lefebvre muet, un Zeke Moore (4 points) complètement à l’envers, un Florian Pouaveyoun sur la pointe des pieds (2 points et 1 rebond), un Matéo Bordes discret et diminué (2 points), un Hamady Ndiaye à 1 rebond… on lui aurait conseillé au mieux quelques cachets et au pire un séjour dans un asile !!!
Et pourtant, trois heures plus tard, c’est bien ce qui s’est produit au terme d’un moment de grâce comme seul le sport en général et le basket en particulier peuvent en distribuer.
Le HTV s’est fait secouer, a balbutié, a hésité, a bégayé, a tangué, a plié mais il est toujours revenu de l’enfer et s’est sorti des quelques pièges que Fos avait essayé de lui tendre. Comme une équipe, elle aussi le dos au mur et ravagé par le doute et les questions.
Coach Borg et ses hommes
Coach Borg a donc cherché tous les trésors, a donné des consignes, a varié les défenses, a réclamé du calme pour que tout ne dérape pas. Il sait mieux que personne qu’une équipe qui sort d’une série d’incroyables défaites de quelques points est une équipe touchée, abimée et qui peut se déliter. Et quand la confiance n’est pas là, quand les mains tremblent, quand l’air manque entre deux sprints, il reste des valeurs à cultiver, des réactions, du courage, de l’abnégation. Et si ce HTV ne peut pas jouer les premiers rôles pour l’instant, il est certain qu’il ne lâchera pas l’affaire même dans les pires vents contraires. Et que sur ce plan-là, il ne craint personne et n’a pas de leçon à recevoir.
L’an dernier en National 1, il avait déjà renversé quelques scenarii bien mal engagés. Cette saison, il s’est relevé d’un début de championnat cataclysmique. Il a fait face quand les coups de sifflet n’allaient jamais dans le bons sens. Il a serré les dents… et pas que !
Greenwood et Losser, les exemples
Hier soir à Fos, dans "le match de la mort", il a sauvé momentanément sa peau et jeté le trouble sur son adversaire d’un soir qui se retrouve à deux victoires et avec un goal-average défavorable (deux défaites). Un bilan qui pèse un poids énorme dans un championnat tellement rude et serré.
Alors qui a joué les sauveurs ? En premier lieu l’équipe. La Team comme ils disent. On a revu des attitudes, des échanges, des regards, des sauvetages, des ballons arrachés, des contres vertigineux, des plongeons…
Le pacte était signé. Dans un premier temps, adresse en berne, les « grands » ont pris les chose en mains. Toute rage dehors. Greenwood et Losser ont répondu à tout, ont scoré pour que Fos ne s’échappe pas. Il le fallait pour contenir un Niang en haute altitude et qui se faisait un malin plaisir à venir écraser quelques ballons dans un cercle trop déserté par la défense.
Moore fanny, Sackey sort de sa boite
Les supporters varois nombreux et motivés (magnifique organisation du déplacement chez le voisin) se pincent pourtant et s’inquiètent en voyant Zeke Morre fanny. C’est Knezevic de retour qui va sonner les premières révoltes. Qu’il est précieux le grand Niko quand le combat fait rage. Et Max Eugene le capitaine va se concentrer sur la gâchette adverse Turner pour limiter la casse… et le casse.
Fos pousse, rugit, tente de s’échapper. Turner au chômage et imprécis, c’est Young l’autre créateur qui prend le relais. Et la fin du troisième quart marque le réveil du HTV qui gomme petit à petit ses 8 points de handicap pour tourner en tête à la 30ème minute (52-51). C’est irrespirable. C’est coup pour coup.
Il reste 5 minutes à jouer quand Young dégaine encore à trois points. Incroyable. Daniel Sackey oublie quelques consignes d’équipe et décide de jouer quelques coups en solitaire. C’est lui qui redonne l’espoir et remet le HTV en ordre de marche au bout de ses initiatives. Le seul 3 points de Moore leur offre même la tête au tableau d’affichage (66-64). Un signe ? La roue va-t-elle tourner ? la pièce va-t-elle tomber enfin du bon coté ?
Turner égalise encore de près. Moore manque encore le break. Eugene offre son corps pour stopper Bourhis qui obtient deux lancers francs. Il transforme le premier, rate le second qui donne un rebond offensif inespéré à Young (69-66).
Knezevic pénètre et obtient deux lancers (69-68). Il reste 1’12’’ à jouer, rien n’est fait. Fos gaspille encore un ballon que Knezevic pique acrobatiquement.
Faute sur Sackey, tout se discute. Le HTV a son destin en mains. Knezevic prend ses responsabilités mais ne trouve pas le cercle. 25 secondes à jouer. Niang manque enfin un dunk facile. De l’autre côté du terrain Max Eugene provoque Turner et Young, rien que ça et est récompensé par la faute.
Les deux lancers francs de l’imperturbable capitaine Max donnent un point d’avance (70-69). Petit mais énorme capital. Ambiance de corrida.
Turner mange la feuille
4 secondes à jouer, temps mort de Rémy Giuitta qui cherche une solution sur sa tablette et envoie surtout son équipe en zone d’attaque.
Comme à Evreux pour un scénario identique, le ballon arrive dans les mains de Young puis Turner qui pose un dribble et dégaine à cinq mètres. Immanquable pour un Américain de cet acabit. Gamelle, le ballon ressort du cercle… et le HTV hurle sa joie sans se cacher ! Entre l’enfer et le paradis, il n’y a qu’un point, qu’un souffle, qu’une respiration. Un point, c’est tout ! Mais c’est tellement beau. Comme un clin d’oeil du destin !
Le temps de retrouver ses esprits et d’apprendre que Chartres a perdu sur son parquet, que Fos est donc à deux victoires derrière, que Evreux va jouer un match compliqué à Caen, que Châlons-Reims n’aura rien de facile à Roanne mais aussi que Vichy et Nantes ont gagné de belle manière, il fallait donc vraiment l’emporter à Fos pour se rassurer… un peu et passer de la meilleure des façons une petite trêve dans ce championnat de fous !

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.