A Toulon (palais des sports) , Roanne bat HTV 87 à 82 (mi-temps 47 - 40)

33-22, 14-18, 7-24, 33-18

3000 spectateurs

HTV : Knezevic (5), Eugène (9), Sackey (6), Greenwood (16), Pouaveyoun (4), Losser (15), Keïta (2), Willett (22), N’Diaye (0), Bordes (3), Lefebvre.

31 tirs réussis sur 66 tentés dont 7 sur 25 à trois points (28%)- 13 lancers francs réussis sur 17 tentés - 37 rebonds (Pouaveyoun et Greenwood 8) - 20 passes décisives (Keïta 7) - 4 interceptions - 19 balles perdues - 25 fautes personnelles

Coach : Stéphane Dumas assisté de Gaëtan Etienne

Roanne : Leopold (12), Moore (7), Gomez (18), Affo Mama (0), Roos (11), Gauthier (11), Tanner (16), Cingala-Mata (8), Mbala (4), Diakhate.

27 tirs réussis sur 59 tentés dont 11 sur 27 à trois points (40%) - 22 lancers francs réussis sur 30 tentés - 31 rebonds (Leopold 10) - 16 passes décisives (Gauthier 7)) - 10 interceptions - 13 balles perdues - 19 fautes personnelles

Coach : Thomas Andrieux assisté de Frédéric Jaudon

Quelle soirée ! Un club, le HTV qui se met en quatre pour organiser un magnifique événement ! Un public extra et venu en nombre pour vivre et partager une grande fête. Des partenaires nombreux et sous le charme. Des gamins en vacances, heureux de trouver des oeufs en chocolat dans tous les coins du palais. Une animation comme on n’en avait pas connu depuis longtemps.

Une équipe, le HTV, qui a jeté toutes ses forces dans la bataille pour signer un nouvel exploit retentissant. Une autre, Roanne, qui avait une défaite à se faire pardonner et un podium à aller chercher. A la sortie un match magnifique plein de suspense, de retournements de situations, de rebondissements, d’une belle empoignade et de quelques gestes de grande classe.

Les mystères du sifflet

Des points, des passes, des rebonds, une belle recherche tactique de la part des deux coaches, des défenses organisées, des pressings tout terrain, des duels en haute altitude, de l’engagement parfois féroce, de la volonté, du courage… alors pourquoi repartir frustré et triste du palais ?

Dans la panoplie et le descriptif de la soirée, il manque la prestation des trois directeurs de jeu. Trois hommes parfaitement dans le ton pendant trois quarts temps et qui se sont mis bizarrement en colère contre le HTV dans les dix dernières minutes ! Pourquoi ? On ne le saura jamais car contrairement aux joueurs, aux entraîneurs, aux dirigeants, ils sont toujours exemptés de confidences. C’est la règle, elle est parfois cruelle, parfois difficile à digérer, souvent frustrante, parfois insupportable comme une injustice.

Dans ce combat magnifique où les deux équipes s’engageaient avec énergie et talent, pourquoi l’une d’elle a été autant pénalisée au point de perdre le fil d’une partie qu’elle avait presque gagné ? Pourquoi dans le dernier quart temps, le HTV a été dans la pénalité (et donc sous une avalanche de lancers francs) au bout de deux minutes alors que Roanne n’a récolté sa troisième faute qu’à deux minutes de la fin ?

L’incompréhension de Stéphane Dumas

« Il y a quelques décisions bizarres, quelques coups de sifflet curieux, avoue le coach Stéphane Dumas d’un calme olympien mais très touché en son for intérieur. Cela n’a pas tourné en notre faveur et c’est compliqué à expliquer à chaud. »

Cela n’explique pas tout d’une soirée qui est passée de l’euphorie d’un succès qui tendait les bras à la déception d’une défaite qui repoussera un peu l’échéance du maintien officiel.

Le HTV a encore mal débuté ce choc. 33 points encaissés dans le premier quart, c’était bien trop pour une équipe qui n’existe souvent que dans la solidité. Des tirs contrés, des passes ratées, des possessions trop longues, un manque de rythme évident, trop de fautes (déjà ?), Roanne prend le large tranquillement (+12, 21-9). Il faut une première réaction animée par deux trois points de Bordes et Greenwood et un back door d’école de Willett pour stoppe l’hémorragie. A 22-33, le challenge est compliqué à relever mais il n’est pas impossible.

Willett déchainé

Roanne domine toujours les rebonds et l’écart monte à + 16, 24-40 quand les coéquipiers de Maxim Eugene tapent du poing et du point sur la table. Un 12-0 les ramène dans la partie dans la foulée d’un Willett déchainé. 40-44 avant que le précieux Roos plante une dernière banderille à trois points sur la sirène.

Au repos, dans le secret des vestiaires, Stéphane Dumas trouve les mots justes pour relancer une équipe en réaction. Au bout de trois minutes, le HTV égalise à 50-50 et efface toutes les velléités de Roanne qui ne sait plus sur quel pied danser. L’éclat 18-3 (de 40-47 à 58-50) enthousiasme un palais sous le charme. Et le tableau indique un 64 - 54 du plus bel effet avant le money-time. Roanne sonné, au bord du KO, malmené et impuissant a encaissé un 7 - 24 qui aurait dû laisser des traces indélébiles.

Un final en forme de punition

Sauf que trois hommes en ont décidé autrement. Chaque contact n’est pénalisé que d’un côté. Chaque décision penche vers les visiteurs. Mo Greenwood plante un panier de près dans le traffic et en se retournant vers son camp heurte involontairement un adversaire : faute et lancers francs. Losser est sanctionné d’une cinquième faute risible. Anti-sportives et lancers francs à gogo, Roanne n’en demande pas tant pour ressusciter. Sorti du banc Tanner sanctionne aussi avec brio. Léopold, Gomez, Moore (faux frère) et Gauthier affichent leurs statuts. Et feraient presque oublier les absences d’Antoine Diot et de Mathis Courbon. Ils ne sont pas 4èmes pour rien !

Mais franchement le HTV ne méritait pas ce final en forme de punition. Quand vous tirez 17 lancers francs alors que l’équipe d’en face bénéficie de 30 chances, c’est que, soit vous êtes une équipes de « bouchers », soit l’interprétation et l’équilibre sont à revoir ! Mais ça, malheureusement, on ne le saura jamais puisque cela reste dans le secret d’un petit vestiaire…

Alors, l’avance fond inexorablement. Il reste encore cinq points à cinq minutes de la fin. Mais il n’y a plus rien à espérer car à la frustration s’ajoute la colère qui n’est jamais bonne conseillère. Mais que voulez vous, un basketteur reste un homme…

Vestiaire

Stéphane Dumas : « On passe vraiment de peu à côté d’un exploit ! »

« On débute mal, on fait des erreurs et on se donne un handicap important. Pourtant on arrive à revenir et même à passer devant de façon significative. On termine vraiment de peu à côté d’une très belle performance et je suis déçu pour les gars qui ont montré une belle énergie. Un regret ? Quelques ballons perdues, quelques gestes mal maitrisés, quelques fautes d’inattention sur des shooteurs que l’on savait redoutables. C’est comme ça. Le maintien ? Ce n’est pas fait et je continue à regarder les résultats des autres… comme tout le monde. C’est tellement important de rester en Pro B. »

Thomas Andrieux : « Une victoire méritée. »

« On savait que le HTV était une équipe dangereuse. On ne bat pas Orléans, Blois et Aix-Maurienne par hasard. On a connu des hauts et des bas et leur zone a imposé un faux rythme qui nous a longtemps gêné. Mais j’ai bien aimé la réaction des gars qui sont allés chercher une victoire méritée et ont une belle réaction après une grosse défaite. On ne s’est jamais affolé même après un troisième quart compliqué et décevant où on était en vraie souffrance. Ensuite, notre fin de match est intéressante. »

Quentin Losser : « Un goût amer ! » 

« Les décisions des arbitres ? Je n’aime pas commenter ça mais prendre une cinquième faute comme ça, à ce moment crucial de la partie, ça me laisse vraiment un goût amer. Franchement on peut ne pas être d’accord avec ça comme la faute que prend Mo après un panier marqué dans la tourmente ! Il y avait une belle intensité mais elle était très partagée. C’était un beau combat. Pourquoi ont-ils changé leur façon de siffler ? Je n’ai aucune réponse. Finir une partie comme ça, c’est forcément bizarre et c’est même emmerdant ! Le public méritait mieux car il nous a vraiment portés. C’était très cool et je les remercie. »

Les résultats de la 34ème journée

HTV - Roanne 82 - 87

Saint-Chamond - Boulazac 106 - 109

Châlons-Reims - Caen 78 - 77

Aix-Maurienne - ASA 83 - 79

Nantes - Vichy 91 - 82

Fos - Evreux 89 - 92

Chartres - Antibes 76 - 71

Orléans - Pau-Orthez 90 - 92

Denain - Rouen 79 - 86

Poitiers - Blois 79 - 97