HTV - Poitiers : encore cruel !














Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | PRL | ||
---|---|---|---|---|---|---|
Hyères-Toulon | 25 | 14 | 9 | 31 | - | |
Poitiers | 18 | 20 | 21 | 28 | - |

Le HTV subit une 3e défaite face à Poitiers (85-77). Malgré les efforts de Knezevic et Losser, l’absence d’Eugène, des pertes au rebond et un manque d’agressivité ont pesé. Borg appelle à relever le niveau avant les prochains défis contre Caen, Saint-Chamond, et Denain.
Un début de match consistant, une alerte en fin de première mi-temps permettant à Poitiers de recoller à la marque, un troisième quart cauchemardesque, une fin de match plus aboutie et le HTV a de nouveau baissé pavillon dans sa salle devant un public qui ne demandait qu’à vibrer derrière ses favoris.
Le meilleur coach de Nationale 1, Jean-Louis Borg, récompensé par la Fédération juste avant le coup d’envoi n’a pas trouvé la recette pour découvrir et forcer le chemin de la victoire.
Ce n’est pas faute d’avoir tout essayé, ce n’est pas faute d’avoir cherché toutes les solutions possibles et imaginables, ce n’est pas faute d’avoir multiplié les changements, ce n’est pas faute d’avoir fait confiance aux « anciens » avant de lancer les « nouveaux » puis de mélanger les genres… le HTV n’a jamais lâché l’affaire, le HTV n’a jamais sombré, le HTV n’a jamais été écrasé mais il a toujours manqué un petit quelque chose pour exister et faire douter une équipe visiteuse sacrément bien organisée.
Autour d’un meneur de jeu slovène Luka Rupnik aussi bon manieur de ballon que passeur émérite, distributeur de quelques « caramels » et très actif dans sa (bonne) relation avec le corps arbitral ! Avec un Jahvon Blair efficace et chirurgical (20 points) et un géant Jonathan Jeanne (2m18) en clone de Wemby, incontrôlable en haute altitude. C’était prévu, c’était observé à la vidéo depuis une semaine, c’est arrivé !
Inexorablement Poitiers a construit son succès comme une évidence pendant que le HTV alternait le bon et le moins bon sans être néanmoins touché par un vent de folie ou un brin de rébellion comme l’an dernier. Ou trop peu et seulement par moments.
On peut situer le premier tournant du match quand Moses Greenwood a récolté très (trop) vite sa 3ème faute personnelle. Plus que sévère. L’Américain avait bousculé la raquette adverse et empilé les points quand les coups de sifflet ont obligé Borg à le gérer et l’économiser.
On peut ensuite souligner le manque de réussite sur les tirs extérieurs où le seul Nikola Knezevic a tiré son épingle du jeu et offert un festival dont il a le secret permettant au HTV d’exister et d’espérer jusqu’au bout. Et constater un gros déficit de toute l’équipe dans les rebonds importants. Ou une belle rature sur la ligne des lancers-francs.
On peut adjoindre au Franco-Serbe, un Quentin Losser plus combattif et explosif que jamais. Infatigable guerrier ajoutant 4 tirs réussis sur 5 tentés et 5 lanceurs francs sur 5 à 12 rebonds arrachés avec les dents et les muscles dans des combats de tranchée. Carnoules peut être fier de son pivot préféré auteur d’un magnifique double double.
Après, c’est l’histoire d’un soir « sans » pour des joueurs cherchant leur voie dans une nouvelle équipe et de nouveaux systèmes. Trop fade pour être vrai. Trop désespérant pour ne pas croire en des lendemains meilleurs. Trop éloigné d’un potentiel entrevu pendant la préparation mais tardant à éclater dans la lumière. Les recrues ne sont pas encore imprégnées de l’ADN du coin.
Depuis trois matches, trois défaites contre Rouen, à Aix-Maurienne et contre Poitiers, l’absence pour blessure de Maxim Eugène traverse toutes les discussions tant le capitaine a une importance dans le quotidien et l’engagement du HTV. Il faudra encore patienter pour retrouver le guide expert en grinta.
En attendant il faut serrer les dents et les rangs pour inverser la tendance et retrouver des eaux plus calmes dans un championnat qui ne pardonne rien. Se déplacer mardi à Caen avant de recevoir deux fois au palais, Saint-Chamond et Denain. Du pain sur la planche… mais l’appétit est toujours là. Plus que jamais.
Jean-Louis Borg (coach du HTV)
« On est dans la difficulté, il ne faut pas se le cacher. Prendre encore 85 points ne ressemble pas à nos standards et on se met donc en danger dans ces zones-là. On est approximatifs dans les moments importants et de nombreuses pertes au rebond nous pénalisent. Quand je regarde les stats de certains de mes joueurs, il y a de quoi s’interroger et il va vite falloir que tout le monde se remette au niveau. On travaille beaucoup mais j’ai l’impression que certains ne comprennent pas tous les messages ! C’est néanmoins cruel car nous ne sommes pas loin mais la Pro B réclame une exigence de tous les instants. Chacun doit corriger le tir, le coach que je suis y compris. Il faut encore monter le curseur pour y arriver. Je n’oublie pas non plus que Poitiers a été un adversaire de grande qualité. »
Andrew Thomton-Jones (coach de Poitiers)
« On vient d’avoir une semaine à deux gros déplacements et on termine avec deux victoires. Je ne peux être que très satisfait car cela valide notre travail très sérieux. Le HTV nous a bien bousculés et a fait preuve d’une belle agressivité au début mais on a su trouver les réponses sans nous affoler. Après avoir fait l’écart au retour des vestiaires, on a bien géré notre fin de match en restant bien organisés. On a été bons dans la stratégie et efficace dans les moments importants. »

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.