HTV - Le Mans, la fin d’une belle parenthèse

Le HTV a livré un combat honorable face au Mans (83-71), malgré l’écart de niveau. Portés par Eugene, Lefebvre et Knezevic, les Varois ont tenu tête 35 minutes avant de céder en fin de match. L’aventure en Coupe s’arrête, mais la Pro B reste l’objectif majeur.
Il y a deux façons de refermer une parenthèse comme une aventure en coupe de France.
La première, c’est de ne pas prendre le match au sérieux, de tourner le dos à toute motivation, de garder ses meilleurs joueurs sur le banc (ou à la maison) et d’attendre le coup de sifflet final sans état d’âme avec une élimination sans importance ! Manque de respect.
La seconde, c’est de lutter jusqu’au bout avec ses armes. D’être en adéquation avec l’histoire du club. De respecter ses valeurs et la présence de ses supporters.
C’est cette deuxième voie que le HTV a choisi pour affronter une belle équipe de Betclic Elite, Le Mans. Un grand nom du basket français.
Même avec 7 points de bonus au moment du coup d’envoi, le combat paraissait très déséquilibré. D’un côté, un ensemble qui a conservé six joueurs de Nationale et qui s’est renforcé dans le cadre d’un budget très encadré. De l’autre une belle armada avec 4 Américains, des prospects pour la NBA, de nombreux joueurs chevronnés, etc…
Il y a eu pourtant un vrai match. A la 35ème minute, sur un missile de Théo Lefebvre à 3 points, le HTV n’était qu’à une possession (71-74). La lumière brillait toujours dans les regards varois. Et le coach sarthois était dans l’obligation de réclamer un peu plus d’engagement et de conviction à son équipe sentant tout de même le vent du boulet.
Jusque là, les partenaires de Maxim Eugene avaient proposé une belle copie. Certes, la différence physique se creusait notamment au rebond. Cela donnait de nombreuses « deuxième chance » aux visiteurs. Certes, Le Mans ne gaspillait pas grand chose avec ses deux meneurs Buchanan et Hudgins qui géraient le tempo.
Mais le HTV ne lâchait rien et sautait sur la moindre occasion pour continuer à exister.
Greenwood, Losser et Pouaveyoun fermaient quelques écoutilles en haute altitude. Lefevbre et Keïta existaient sans aucun complexe à la mène. Eugene et Moore tentaient de secouer l’ensemble. Et surtout Knezevic et Bordes réglaient la mire à mi-distance comme des tireurs d’élite.
35 minutes de fierté dans un Palais malheureusement bien peu rempli. 35 minutes d’une confirmation que cette équipe peut très bien figurer dans son championnat de Pro B et que des lendemains meilleurs vont bientôt arriver. 35 minutes d’un travail très sérieux pour préparer l’avenir… en attendant avec impatience l’arrivée du remplaçant de Ike Nweke.
Alors, au bout du bout, il y a cette fin de match où la fatigue prend le dessus. Où la lucidité baisse d’un cran. Où les fautes et maladresses s’invitent. C’est la loi du sport de haut niveau. C’est la cruauté d’un monde professionnel où les surprises s’invitent rarement.
C’est juste la différence entre les deux divisions et deux équipes qui se respectent et ne trichent pas.
L’aventure en coupe de France est donc terminée pour cette saison. La Pro B, objectif ultime du club, va reprendre ses droits. Vendredi à Roanne, une équipe qui ressemble plus à la Betclic qu’à la Pro B ! Et ensuite, un calendrier que l’on espère plus abordable.
Pourtant on n’oubliera pas cette aventure coupe de France et surtout la manière dont les joueurs de Borg ont rempli leur contrat.

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.