HTV, la magie au coin du Blois !














Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | PRL | ||
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Hyères-Toulon | 21 | 25 | 19 | 20 | - | |
Blois | 20 | 17 | 18 | 27 | - |

Le HTV a signé un exploit majeur et retentissant contre Blois, un des trois leaders d’une Pro B toujours très imprévisible et homogène. En l’emportant d’une toute petite marge (trois points), il a confirmé ses nouvelles intentions, il a mis en musique une nouvelle philosophie, il s‘est offert un avenir à ce deuxième étage du professionnalisme. Il a surtout retrouvé une confiance qui le fuyait depuis une série de revers tous plus minimes les uns que les autres mais qui rongeait le moral d’un groupe qui a placé depuis longtemps le collectif et le partage avant tout le reste.
"Grandir ensemble" n’est pas une formule à l’emporte pièce. C’est une raison de vivre et d’exister. C’est une proposition et une promesse faites à un public qui s’est régalé du spectacle et du scénario et qui reviendra probablement de plus en plus nombreux si le HTV confirme dans cette voie. Pourquoi en douter devant tant de générosité ?
Pouaveyoun en haute altitude
Ce n’était pourtant pas évident de tourner la page Borg et d’écrire un nouveau chapitre dans un livre tellement plein de belles histoires.
Stéphane Dumas, un enfant du club, le savait mieux que personne en signant pour la mission commando. Il a toute sa part dans ce succès si précieux. Il n’a rien révolutionné, il a simplement remis sur les rails des garçons envahis par le doute.
Un exemple parmi tant d’autres : Florian Pouaveyoun auteur d’une partie exceptionnelle dans un secteur embouteillé et concurrentiel, en haute altitude et cadenassé. 14 points, 8 rebonds, 2 interceptions, 26 d’évaluation en 26 minutes, une attitude de guerrier, une copie aussi propre qu’efficace qui a déteint sur toute l’équipe.
"Nous sommes heureux de ce résultat. Ma performance importe peu, c’est l’équipe qui a réussi. On a perdu souvent du plus petit des écarts et là on a su rester focus sur notre stratégie et gommé nos passages à vide. Quand Blois est passé devant, personne ne s’est affolé. C’est précieux."
Sackey - Willett, deux "bombes"!
Une équipe qui a joué sur ses standards, qui a respecté ses caractéristiques, ses forces pour gommer ses faiblesses.
Un autre exemple, le duo Sackey - Willett. Deux "bombes" qui jouent autant avec leurs jambes et leurs épaules qu’avec leurs têtes ! Deux dragsters qui n’ont peur de personne et qui sont obnubilés par l’attaque du cercle et la recherche du déséquilibre au bout de quelques dribbles machiavéliques. Deux personnages hauts en couleurs qui auraient du mal à exister dans le basket espagnol bien léché dont doit rêver Stéphane Dumas.
Le nouveau coach a néanmoins choisi de les laisser faire et de ne pas les sanctionner dans leur entreprise. Et bien au contraire de les encourager. Alors les deux compères ont passé leur temps à allumer le feu dans tous les coins du parquet. D’entrée, ils ont planté banderille sur banderille pour déstabiliser un leader surpris. Un peu comme Orléans il y a quelques semaines et pour les mêmes raisons. Décidément les leaders n’aiment pas le Var !
Le chantier de Greenwood
Le début est un rêve. La peur a changé de camp. Le premier cinq s’en est donné à coeur joie (14-5). Avant que Blois ne réagisse enfin avec un Chambers précieux à la baguette. A 21-20 à la fin du premier quart, le HTV s’est offert un sursis et un espoir. Il sait qu’il peut jouer les yeux dans les yeux avec une équipe qui lui a collé 34 pions à l’aller !
Le deuxième quart est de la même veine. Avec le réveil de Greenwood qui trouve inexorablement les solutions, avec un Pouaveyoun qui s’installe en patron des airs, avec un Knezevic redevenu le pistolero ultime et un Max Eugene toujours aussi généreux et combatif. Le palais se pince devant un exploit qui se dessine. 46 - 37 au repos sur un missile du Franco-Serbe au buzzer.
Les arbitres ne respectent pas Losser!
Tiens, on n’a pas encore parlé de Losser auteur d’un énorme chantier lui aussi et qui subjugue tout le monde sauf trois arbitres tatillons et sévères dans leurs coups de sifflet. L’engagement n’est pas reconnu mais pénalisé et le grand doit être préservé. Sa gentillesse légendaire n’est pas reconnue dans le combat pourtant propre et pas tordu !
Son respect devrait pourtant le mettre à l’abri de trop de coups de sifflets quand d’autres passent leur temps à pleurer et réclamer. On gardera les noms de quelques joueurs de Blois pour nous, d’autant que ce n’était pas méchant !!!
Dans le troisième quart, le HTV se construit un petit matelas de dix points. Toujours précis en attaque, toujours chancelant aux lancers francs (22:33), toujours concentré et organisé en défense, toujours attentif à tout ce que propose Blois qui a décidé d’inverser la tendance mais qui a du mal à retrouver ses esprits. A 65-55 avant d’entamer les dix minutes de vérité, tout est encore possible mais rien n’est certain.
Le HTV est même rapidement sous la menace des fautes. Très vite dans la pénalité alors que Blois n’est pas sanctionné.
L’enfer est finalement toujours proche du paradis ! Blois passe devant pour la première fois devant à trois minutes de la fin (77-78). Souvent le HTV ne trouve pas la réponse. Alors les copains de Max Eugene et Théo Lefebvre se révoltent et ressortent les bleus de chauffe… de l’année dernière. Dans une ambiance de feu, ils se jettent sur tous les ballons, coupent les lignes de passe, gobent quelques rebonds. Un leader n’aime jamais ça. Les Varois ont ça dans leur ADN.
Willett fait chauffer la marmite. Sackey joue les équilibristes et tout le monde est à l’unisson. Eugene et Knezevic sanctionnent aux lancers francs et le palais explose.
Une belle minute
Une victoire tellement méritée. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, l’info des défaites d’Evreux et Fos arrivent vite aux oreilles de tous les supporters. Magique, il n’y a pas d’autres mots !
Le HTV avait eu aussi l’élégance (et le coeur) de dédier la rencontre au jeune rugbyman décédé, dans un accident de jeu, Nicolas Haddad. Le président Mathieu Perrymond avait invité avant le match Laurent Emmanuelli (RCT) et Laurent Bonnet (adjoint aux sports de Toulon) pour une minute d’applaudissements. Au bout du banc, le médecin du HTV, Jean-Jacques Raymond qui connaissait bien le minot avait le regard bien embué, il n’était pas le seul…

Stéphane Dumas : "la bonne réponse!"
"Je ne pouvais pas espérer une meilleure réponse des garçons ! On a trouvé un bon équilibre entre une défense agressive et des solutions en attaque très intéressantes. Cette équipe a une bonne mentalité et sait partager. Il y a bien sûr encore quelques erreurs à corriger mais on a proposé un match remarquable contre une des meilleures équipes de la Ligue. Ce soir j’ai vraiment le sentiment que le HTV a le niveau pour exister. On a même su répondre à leur retour et j’ai vu des attitudes positives qui en disent long sur la mentalité du groupe. Cette équipe a du caractère. Il faut rester attentif et ne rien s’interdire. Travailler, travailler et travailler."
Les résultats de la journée 29
HTV - Blois 85 - 82
Aix-Maurienne - Caen 106 - 92
Châlons-Reims - Fos 82 - 68
Denain - Nantes 75 - 85
Evreux - Pau-Orthez 82 - 95
Roanne - Saint-Chamond 89 - 84
Antibes - Vichy 81 - 76
Boulazac - Rouen 87 - 83
Orléans - ASA 94 - 90
Chartres - Poitiers 78 - 93

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.