HTV - Aix-Maurienne : gran victoria, muchas gracias !

A Toulon (palais des sports) , HTV bat Aix-Maurienne 98 à 84 (mi-temps 40 - 35)

23-14, 17-21, 28-23, 30-26

2200 spectateurs

HTV : Knezevic (13), Sackey (0), Greenwood (24), Pouaveyoun (12), Willett (13), Losser (8), Keïta (11), Eugène (8), N’Diaye (0), Bordes (9), Lefebvre (0)

34 tirs réussis sur 65 tentés dont 8 sur 17 à trois points (47%)- 22 lancers francs réussis sur 28 tentés - 42 rebonds (Greenwood 9) - 22 passes décisives (Keïta 7) - 10 interceptions - 11 balles perdues - 19 fautes personnelles

Coach : Stéphane Dumas assisté de Gaëtan Etienne

Aix-Maurienne : Payne (10), Pepin (4), Dauby (13), Ammour (6), Quinn (14), Noël (20), Falcoz (4), Kanouté (4), Yomi (9), Loubaki (0)

30 tirs réussis sur 69 tentés dont 6 sur 24 à trois points (25%) - 18 lancers francs réussis sur 26 tentés - 34 rebonds (Yomi 9) - 21 passes décisives ( Kanouté 6) - 6 interceptions - 12 balles perdues - 23 fautes personnelles

Coach : Kenny Grant assisté de Vladimir Nestrovic

Il y a des soirs comme ça où le plus grand des stress se transforme en bonheur absolu ! C’est probablement ce qui est arrivé lors de la 32ème journée au HTV version Stéphane Dumas contre un Aix-Maurienne pourtant certain de ses forces du moment (dans le top 10) et qui était prévenu qu’au Palais des Sports de Toulon tout pouvait arriver. Les vidéos d’Orléans et de Blois n’étaient pas passées inaperçues et l’équipe de Kenny Grant se méfiait de ce ce déplacement comme de la peste.

Le HTV était le dos au mur après deux voyages sans point du côté de Saint-Chamond et Denain. Le moral était touché mais le pouvoir de réaction intact. Cette équipe a une grinta, une fierté que peu d’autres teams possèdent. Un sens du devoir et du sacrifice cultivé comme une religion. Et une envie de sauver sa peau comme on en connait peu.

Union sacrée

Alors les partenaires de Maxim Eugene se sont jurés qu’ils allaient défendre leurs chances jusqu’au dernier souffle. Et que la montée en Pro B ne serait pas sans lendemain et suivie d’une piteuse descente. Terminé le yoyo sauf à regarder un jour plus haut !

Ils connaissent leurs limites, ils savent qu’ils ne seront pas demain champions de NBA ou dominant en Euroligue mais ils ont le droit au respect et à la reconnaissance. Pour l’ensemble de leur oeuvre et leur grandes grandes qualités notamment humaines. Cela aide souvent dans les combats les plus pénibles et les défis les plus improbables à relever.

Ils avaient aussi une revanche à prendre après le match aller où ils avaient été héroïques pendant trois quarts temps avant de concéder une défaite dans un fin de match échevelée qui avait laissé des traces dans quelques égos.

Alors l’union sacrée a été décrétée et le plan de jeu du tandem Stéphane Dumas - Gaëtan Etienne suivi à la lettre. Une défense concernée, un rebond assuré (42 à 34 au final), un mélange de patience et de vitesse avec le ballon et surtout une volonté de se battre dans tous les coins du parquet.

Un Mathis Keïta de gala

Le collectif a partagé le temps de jeu et les responsabilités. Quand Daniel Sackey a balbutié sa finition (0:8 mais 6 passes et beaucoup d’engagement), Mathis Keïta est venu au relais pour remettre de l’ordre et des points. Une renaissance.

"On a fait vraiment du bon boulot. On a ajouté la manière à la victoire et on s’est tous adapté à la nouvelle manière proposée par le coach et un style plus offensif sans négliger la défense et les aides. Cette victoire est essentielle."

Quand Aix-Maurienne a offert des positions stand de tir sur les extérieurs, Nikola Knezevic, Maxim Eugene et Matéo Bordes ont sanctionné avec une maitrise impressionnante. Quand Greenwood et Pouaveyoun ont souffert par séquences devant Quinn, Yomi, Amour et Pepin, Losser a pris le relais, montré les muscles, imposé sa puissance et sa rage et N’Diaye a apporté quelques minutes pour ne pas être en reste.

Shaun Willett donne le bonjour à Maurienne

Et puis Shaun Willett voulait prouver à ses anciens coéquipiers qu’il n’avait rien perdu de sa virtuosité. Et de ses qualités d’équilibriste en haute altitude. "Il est toujours aussi aérien" avouait une des adjointes de Kenny Grant avec peut-être une pointe de regret de le voir sous d’autres couleurs !

En additionnant toutes ces qualités, le HTV a construit sa victoire au fil des minutes. Avec quelques tournants décisifs. Keïta qui se jette sur un ballon comme au temps de ses années de junior. Losser qui plante un panier au buzzer du premier quart temps. Un (bon) signe ?

Mo Greenwood all star

Mo Greenwood qui s’offre des séries à trois points (24 points, 4/6 à trois points, 9 rebonds, 2 interceptions, 10/11 aux lancers francs, , 28 d’évaluation, une attitude de leader)) et qui secoue le cocotier au moindre temps faible.

Matéo Bordes qui prouve que le gamin a du talent à longue distance, des réponses claires à donner et qui vient planter un dunk rageur à un moment de tempête imité très vite par Pouaveyoun et Willett dans cet exercice spectaculaire. Festival ! Le Palais en furie. Ma’a Nonu en fin connaisseur et les gamins du RCT sous le charme de ce scénario enthousiasmant.

Le HTV a senti le vent du boulet (46-46 à la 25ème minute avant de se relancer et de s’offrir un petit matelas de dix points et de s’envoler enfin vers un magnifique succès. + 18 juste avant le money-time (89-71) ! Enfin le temps de savourer, de partager avec un public conquis et sous le charme qui attendait ça depuis longtemps. Peut-être depuis les derniers matches de la montée ?

Sur les portables, les plus inquiets cherchent d’autres secrets. Evreux prend 18 points à Vichy, Chartres encaisse une leçon sur son parquet contre Roanne. Fos présente une addition de 45 points à Blois !

Alors le Palais se lève et savoure. Le HTV s’est donné une belle marge avant les six dernières journées du championnat. Mathématiquement le maintien n’est pas encore acquis. Mais moralement, le club varois a frappé un grand coup. Trois victoires d’avance et le point average sur les trois derniers, il faudrait un tremblement de terre pour que la tendance s’inverse !

Sous les yeux de sa compagne espagnole, Stéphane Dumas pouvait respirer. En français, en anglais, en espagnol, les mots se sont mélangés pour conclure une soirée magique. Et nous on avait juste envie de lui dire ainsi qu’à tous ses joueurs, "muchas gracias" !

Avec le coach

Stéphane Dumas : "Les réponses des joueurs sont rassurantes !"

"Je suis lessivé, vidé, la pression n’est pas encore retombée ! J’ai passé une journée sous la torture en cherchant tous les leviers possibles pour que cette équipe inverse la tendance et retrouve son sourire avec le goût de la victoire. Les joueurs ont donné des réponses formidables et ils sont récompensés.

Je regardais le calendrier dans tous les sens et avec Gaëtan (son adjoint) on savait bien que la venue d’Aix-Maurienne serait capitale, que ce serait un tournant. On savait qu’il faudrait mettre beaucoup d’énergie et de dureté pour les perturber. On connaissait leur plan de jeu et les pièges qu’ils allaient nous proposer.

En jouant en équipe, on a répondu de la plus belle des manières. Mathis Keïta a sorti un match de champion et a été un relais parfait pour le coach, sur le terrain. Mais il n’est pas le seul et je suis vraiment content de tout le groupe. Le maintien ? Rien n’est encore officiel mais on s’est donné le droit de l’espérer très fort ! Bravo à tous et tellement heureux pour nos supporters."

Les résultats de la 32ème journée

HTV - Aix-Maurienne 94 - 84

Chartres - Roanne 68 - 92

Blois - Fos 103 - 58

Denain - Saint-Chamond 95 - 106

Poitiers - Orléans 79 - 71

Nantes - Caen 82 - 87

ASA - Antibes 90 - 81

Vichy - Evreux 96 - 78

Rouen - Châlons-Reims (mardi 29 avril)

Boulazac - Pau-Orthez (mardi 29 avril)