Caen renvoie le HTV a ses soucis













Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | PRL | ||
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Hyères-Toulon | 10 | 25 | 10 | 22 | - | |
Caen | 19 | 20 | 19 | 19 | - |

Le HTV n’a connu que quelques minutes de bonheur dans le choc qui l’a opposé à Caen. Les premières ! Le temps de mener 7-2. Le temps de penser que le capitaine Maxim Eugene comme toujours exemplaire, avait lancé de fort belle manière la machine en se jetant sur deux ou trois ballons chauds et en inscrivant les premiers points. Le temps de poser un voile de doute sur l’équipe de Caen qui restait sur quatre défaites et qui avait passé la trêve à soigner son moral en berne.
"On n’en menait pas large car nous redoutions cette équipe du HTV qui nous avait déjà posé des problèmes à l’aller, avouera le coach Eberlin. Heureusement les garçons m’ont vite donné les bonnes réponses et on a pu faire la course en tête sans se créer trop de frayeurs."
L’ombre de Zeke Moore
Au milieu du premier quart temps, alors que rien ne le laissait présager, la lumière s’est tout à coup éteinte. Une maladresse chronique, des balles perdues, des mauvais choix et le score est monté de 7-2 à 10-19 presque logiquement. Dix points inscrits, une misère. Dix points, une anomalie. Dix points, une catastrophe. Et l’écart de neuf unités se retrouvera à la fin comme une évidence.
Quand vous ne rentrez pas les tirs ouverts, le basket devient difficile. D’autant que Caen, sans son pivot vedette suspendu, Kentan Facey, a accepté ce risque et s’est resserré dans la raquette pour compliquer la vie de Greenwood, Losser et Pouaveyoun privés de ballons et d’espace. L’ombre de Zeke Moore (fin de contrat) a forcément surgi à ce moment spécial ou rien n’allait. Un Moore du début de sa pige aurait réussi un vrai carton dans cette configuration.

Un Sackey tout en acrobatie
Ce HTV brouillon mais tenace a tout de même tenté d’exister. Même en panne de réussite, il a trouvé le moyen de rester collé au score en grappillant quelques lancers francs, en partageant les rebonds, en montant le ton pour imposer une épreuve de force à défaut de produire un beau basket. Le coeur, le courage, l’abnégation ne manquent jamais à ces garçons. Mais cela ne suffit pas pour alimenter le score !
Dans cette bouillie de basket, le HTV était toujours là, pourtant, à la mi-temps. 35-39, -4, cela ressemblait à une incongruité, c’était la réalité. Sackey (10 points) avait conclu dans son style si particulier. Maxim Eugene avait déjà empilé 8 points. Losser et Greenwood (5 points chacun) se battaient comme des chiffonniers.
On se disait comme souvent que coach Borg allait remettre les pendules à l’heure dans le secret des vestiaires.
Malheureusement au retour sur le parquet, Caen refaisait l’écart et s’autorisait un petit matelas de sécurité d’une douzaine de points. Suffisant pour voir venir et ne pas craindre la tempête de coups de sifflets qui s’abattaient sur les deux équipes parfois curieusement mais honnêtement de façon équilibrée des deux côtés.
Un banc fébrile
A 45-58 avant les dix dernières minutes, les regards varois étaient voilés, les mains tremblaient. Le souffle court, recoller au score du nouveau tableau d’affichage était insurmontable. Entre K.O. et impuissance, entre hésitations et mauvais choix, le HTV renvoyait une impression détresse pour une des premières fois de sa nouvelle carrière. Un sentiment d’abandon rarement connu jusque ici.
Une peine partagée par les supporters n’en voulant pas une seconde à Théo Lefebvre en panne d’inspiration en 9 petites minutes, à Matéo Bordes incapable de planter une banderille, à Nikola Knezevic sauvant seulement la face dans les derniers instants sur une série de lancers francs, à un banc trop peu efficace pour prendre le relais.
Un match raté. Un résultat qui aurait pu être différent car ce Caen n’avait pas le même niveau qu’Orléans par exemple. Il faudra vite passer à autre chose dans la lutte au maintien. Vendredi à Antibes avec Shaun Willett.
La soirée n’était pas totalement noire en enregistrant la défaite de Fos, celle d’Evreux en attendant le match de Chartres à Orléans. Mais Nantes et Châlons-Reims ont gagné et prennent une victoire d’avance sur le HTV. L’horizon ne s’est pas dégagé.
Borg : "Vite passer à autre chose !"
"Il faut vite se remettre de cet échec et chasser le doute. A 32% de réussite, il est impossible d’envisager une victoire. Défensivement, on est dans nos standards même si on donne trop de ballons et de deuxièmes chances à Caen. Je ne veux pas accabler certains joueurs mais il faut arrêter de gamberger et foncer pour retrouver nos valeurs. C’est collectivement, tous ensemble et défensivement que l’on trouvera notre salut car on n’a pas assez de talents pour faire des numéros individuels."

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.