Vichy envoie le HTV dans les cordes














Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | PRL | ||
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Hyères-Toulon | 17 | 20 | 22 | 21 | 7 | |
Vichy | 26 | 21 | 16 | 17 | 18 |

Après une défaite au buzzer à Evreux, le HTV en a concédé une autre, sur son parquet, contre Vichy pour débuter l’année 2025. Un scénario tout aussi cruel contre une équipe qui ne restait que sur des défaites loin de ses bases et à la recherche de quelques certitudes !
L’équipe de coach Borg peut néanmoins se dire qu’elle aurait pu mieux faire pour éviter ce revers et cette soirée tellement décevante voire frustrante.
Débuter par exemple la partie avec une autre attitude et ne pas concéder 47 points avant la mi-temps. Même si en face certains artificiers venus de l’Allier pouvaient tirer les yeux fermés ou voyaient le cercle gros comme des bassines ! (56% à deux points, 54% à trois points)
De l’autre côté, ne pas bafouiller son basket d’attaque tout en freinant l’ardeur insolente à mi-distance des visiteurs ou bloquer l’accès vers son cercle qui laissait trop souvent des boulevards pour des paniers faciles.
Cette Pro B ne pardonne rien. Toutes les équipes ont les armes pour punir celles qui ne restent pas dans leurs convictions. « Quand on concède autant de points en première mi-temps, on se met forcément en danger » avoue Borg très marqué au coup de sifflet final. Cela fait peut-être trop de matches que le HTV ne respecte pas sa philosophie. Défense, défense, défense.
Il a pourtant réussi à inverser la tendance au bout de vingt minutes. Son équipe a remis de l’ordre dans son jeu. Dans les têtes aussi tout était plus clair et Vichy a commencé à vaciller. Le 3 points du bout du monde avec la planche de Daniel Sackey juste avant le retour au vestiaire avait sonné comme un étonnant signal. La révolte a donc grondé. Petit à petit le HTV a recollé au score. A retrouvé ses esprits et une idée directrice. 59 - 63 avant le dernier quart temps, tout était encore ouvert, possible, envisageable.
Inexorablement, la bande de Maxim Eugene imposait enfin son tempo, sa hargne, sa grinta. Losser et Greenwood trouvaient régulièrement le chemin de la réussite. Moore sortait quelques tours de passe-passe dont il a le secret. De près puisque la réussite le fuyait de loin. Lefebvre imposait sa loi, sa fougue et sa science. Eugene défendait le plomb. Knezevic prenait des relais.
Sans s’en apercevoir, c’est de cette liste limitée de joueurs très utilisés qu’allait venir le problème. En les sollicitant tant et plus dans un combat rugueux, Borg allait les perdre physiquement. A 73 - 65, le plus dur semblait pourtant avoir été réalisé. La bascule était signée. « Nous étions dans les cordes, avouera lucide et heureux le coach adverse Dounia Issa. J’ai aimé la réaction de mon équipe qui n’a pas baissé la tête ni la garde. »
La fin va être gérée de façon cauchemardesque. Malgré quelques balles perdues, le HTV mène encore 80 - 78 à 1 minute et 4 secondes de la fin. Vichy ne trouve pas la solution. Un de ses derniers ballons est intercepté et repart dans son camp. Losser emporté par son énergie et sa rage commet une faute à 12 mètres de son panier. Les lancers francs remettent les deux équipes à égalité. L’ultime cartouche est encore dans les mains du HTV qui doit, qui va sanctionner.
Perclus de fautes, Vichy ne peu pas défendre durement et Borg choisit l’option d’attaquer en agressant le panier. Moore pourtant très performant dans l’exercice préfère patienter et prendre un dernier tir… qu’il manque !
La prolongation est un long chemin de croix pour un HTV rincé physiquement et sonné moralement par tant de coups du sort.
Le 8 - 17 concédé en cinq minutes sonne comme une fausse note.
« Finalement, on a perdu deux fois ce match concède Borg. En première mi-temps où on est en dessous de tout et à la fin où on ne trouve plus les solutions. On gâche sur deux ou trois erreurs et eux sanctionnent. »
Vichy est au septième ciel, le HTV en plein doute.
Le coach Dounia Issa a réussi son pari. Ancien joueur de Borg pendant trois saisons, il vient de le battre une nouvelle fois après les deux succès de l’an dernier arrachés sur le banc de Pont-de-Chéruy.
Au Palais, le HTV menait 58-51 avant de concéder un 11-0 dans les deux dernières minutes. La leçon n’a pas été retenue. L’élève a encore titillé le maitre !
Vichy est reparti du Var les poches pleines et avec des étoiles plein les yeux. Il n’y a plus depuis très longtemps Rudy Bennett et Larry Robertson pour faire rêver les anciens qui aimaient un certain basket mais cette équipe a toujours une âme. Et des gamins plein de talent qui peuvent lui dessiner un bel avenir.
Les deux clubs seront plus que jamais opposés dans la course au maintien.
7 victoires en 19 matches, ils sont exactement dans les temps puisque les spécialistes parlent de 13 ou 14 succès pour se maintenir. Le suspense est à son comble. Tout le sel d’une Pro B tellement excitante. Mais qui ne ménage pas les cardiaques…

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.