Il n’y a pas de club reconnu sans de bonnes fondations. De grande aventure sans des joueurs solides. De réussite sans des guides inspirants.
Le HTV version 2023-2024 est catalogué comme une vraie équipe, un adversaire qui impose son style de jeu et qui complique la vie de tous ses adversaires. Avec l’extrême volonté de poser des problèmes , de brouiller les pistes.
Au moment de construire cette deuxième version de l’ère Borg, le coach et le manager William Dumas ont trouvé dans leur carnet d’adresses une pépite correspondant à tous les critères : Moses Greenwood, 27 ans, 2m et 100kgs sur la bascule. Un beau bébé coiffé de magnifiques dreadlocks, né à Sharon (Mississippi).
Un poste 4 américain capable de jouer un basket total. Agressif en défense, toujours bien placé au moment des rebonds, disponible dans le jeu de passes et les systèmes, apportant des aides dans tous les secteurs.
« Mo » ajoute aussi une efficacité redoutable. Malin sous le cercle, costaud et impossible à bouger, courageux, il est aussi dangereux en s’écartant parfois même à trois points. Il possède l’arme fatale, le tir ce qui n’est pas donné à tous les grands ! Et il étale très régulièrement, depuis le début de saison, une panoplie de leader. Moses veut dire « sauvé des eaux ». Greenwood, « bois vert ». Avec un tel patronyme, tout est dit !
Les Etats-Unis (formation universitaire), la Belgique, La Finlande, la Russie, l’Argentine et le Luxembourg ont déjà apprécié les qualités de ce globe-trotter ou ce citoyen du monde.
Gaëtan Etienne, le coach-adjoint ne tarit pas d’éloges. « C’est le mec idéal ! Quand tu vas chercher un étranger, tu connais son niveau de jeu mais il y a toujours une part de mystère sur sa façon de vivre et sur ses émotions. Une forme de pari. Avec Mo, c’est une complète réussite car au-delà du basketteur, il y a un sacré bonhomme qui correspond parfaitement à ce que l’on a voulu faire et aux critères désirés. C’est un gros bosseur qui s’est parfaitement intégré dans le collectif. Et puis si tu dois partir à la guerre dans des salles hostiles, avec des gens comme lui, comme Max aussi mais aussi tous les autres, tu es assez tranquille ! »
Avec les Américains, le basket est (trop) souvent un sport collectif joué par des individus. Ils aiment ce qui brille, ils aiment marquer des points, prendre des rebonds et parfois même faire quelques passes surtout quand elles sont décisives. Bref, ils jouent pour leurs statistiques.
Greenwood n’est pas de cette veine. Il adore partager les ballons, il n’hésite pas à se sacrifier pour le partenaire, il se jette sur la moindre passe foirée ou mal ajustée, il compense un oubli ou une maladresse.
« I love this team*, dit-il sans cacher son bonheur. Nous sommes capables d’accomplir de grandes choses et remettre le club à un vrai niveau. J’aime l’état d’esprit de cette équipe. J’aime cet échange et cette complicité que l’on a trouvés. C’est ma philosophie du basket, jouer les uns pour les autres. C’est naturel pour moi de passer la balle. Je ne suis pas là pour moi mais pour que l’équipe gagne. Tous les Américains savent marquer. Moi je veux gagner ! »
Il évolue sans souci de l’ombre à la lumière ou l’inverse. En quelques jours, lors de son arrivée dans le Var cet été, il a gagné la confiance de tout un groupe par sa mentalité, par son charisme, par sa volonté de montrer l’exemple et de partager. « Mo » a trouvé une belle maison pour s’épanouir et vivre un bon moment de basket. Et les partenaires de Max Eugène le lui rendent bien. Climat de confiance total.
Il forme avec Quentin Losser une paire d’intérieurs qui est une des marques de fabrique du HTV. Et quand Oumarou Baradji ou Arthur Simon prennent le relais, la complémentarité existe encore tant le bonhomme respecte tous les joueurs. Cela explique la domination au rebond et une forteresse fermée à double tour. On n’ose imaginer ce que cela aurait pu donner avec le grand Thibault Daval-Braquet si ce dernier n’avait pas été empoisonné par une grave blessure !
Dans ce concert de louanges, dans ce flot de compliments, dans cette reconnaissance qui interpelle tous les observateurs, « Mo » ajoute des qualités humaines très au-dessus de la moyenne. Sourire aux lèvres, toujours de bonne humeur le garçon est entraînant. Et jamais le dernier pour partager un moment de rire devant un verre… de bon vin mais avec modération !
Une seule fois, il a failli perdre son sang-froid depuis sa signature. A la fin de l’été, avant un des premiers matches de la saison, il a été pris dans les traditionnels embouteillages monstrueux de fin de journée et de retour de plage entre Hyères et le palais des sports de Toulon. Arrivé une poignée de minutes avant le début de la rencontre, il a compris les particularités de la région et a retenu la leçon. « Mo » est depuis toujours en avance… comme sur le parquet ! « Too early » Mo, la plaisanterie est devenu un joke !
- Mo, comment as-tu débuté dans le basket ?
- « Tout petit, je suivais les performances de ma grande soeur qui jouait en high-school. Elle m’a inspiré. Par ailleurs j’ai un peu touché au football américain et j’ai fait de l’athlétisme, du 110m haies. »
- Aux Etats-Unis, c’est difficile d’échapper au basket. C’est une religion ?
- « Oui on peut dire ça. En plus c’est un sport qui est très orienté sur la famille. Tout le monde peut échanger autour d’un ballon orange. Et quand tu rentres dans une équipe, cela facilité beaucoup les relations et cela ouvre beaucoup de portes. C’est la meilleure façon de se faire des amis ! »
- Pourquoi le HTV ?
- « Le plus important quand je signe quelque part, c’est le coach. Je me renseigne pour savoir si mon basket colle avec ses idées. Lors des premiers contacts avec Jean-Louis j’ai su que cela correspondait. Que j’arriverais à donner mon maximum dans ce qu’il me présentait. En plus il me rappelait le meilleur coach que j’avais eu en Universitaire et qui m’avait fait gagner 3 championnats consécutivement. C’est un « great coach » qui a une attitude furieuse !!! Peu de joueurs ont la chance de connaitre ce genre de méthodes mais moi je me régale. C’est avec ces gens-là que l’on gagne et je ne l’oublierais jamais.»
- Comment as-tu été accueilli ?
- « Très chaleureusement et je veux remercier tout le monde. A bras ouverts comme vous dites ! Je me sens comme à la maison et c’est très important pour moi d’être confortable ! »
- Un mot sur la Région ?
- « J’aime beaucoup, c’est un endroit merveilleux comme mon Mississippi. Curieusement, c’est la première fois que je vis au bord de la mer et c’est très sympa. La mer, le soleil et un beau basket, je suis comblé. »
- Ton ambition ?
- « Gagner, gagner et encore gagner ! C’est le but ultime du sport de haut niveau. Quel que soit la division, c’est ce qui me fait avancer. J’ai ce côté américain mais j’aime le jeu en Europe qui est moins stressant. »
- Ton meilleur souvenir en carrière ?
- « Au Luxembourg, l’an dernier, on est huitièmes avant les play-offs. Puis on bat le 3ème, le 2ème et le 1er avant de perdre en finale. Quelle série ! »
- Et cette saison ?
« Il y en a beaucoup. Mais le meilleur, c’est la victoire au match retour contre Saint-Vallier qui nous donne la première place. En plus c’était une revanche car chez eux, ils nous avaient bousculés. »
- La montée en pro B ?
- « C’est toujours possible. J’ai compris comment fonctionnait la N1 et je pense que le groupe a les qualités pour aller au bout. Il faut que l’on reste sur nos standards et à notre niveau de sérieux et de partage. »
- Même si ce n’est pas encore l’heure, quel bilan fais-tu de cette saison ?
« Peu importe le résultat final que l’on soit encore en National ou en Pro B, c’est une saison réussie et je n’aurais aucun regret quoi qu’il arrive. Je veux dire que je suis heureux au HTV et je veux remercier tout le monde ! »
* Merci au jeune Enki. Outre ses qualités d’espoir du basket, parfaitement bilingue, il a été d’un concours très précieux pour cette belle rencontre.
La prochaine journée (vendredi 22 mars)
HTV - Loon
Saint-Vallier - Tours
Andrézieux - Tarbes
Avignon - Chartres
Caen - Quimper
Le classement
1 - Chartres 7 victoires - 4 défaites
2 - HTV 7 - 4
3 - Avignon 7 - 4
4 - Caen 6 - 4
5 - Tarbes 5 - 6
6 - Andrézieux 5 - 6
7 - Quimper 5 - 6
8 - Loon 4 - 7
9 - Saint-Vallier 4 - 7
10 - Tours 4 - 6
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