5 dernières minutes de trop pour le HTV

Un goût amer. Une vraie déception. Des regrets ponctuels. Une admiration aussi. Comment qualifier la performance du HTV sur le parquet d’un des favoris de la Pro B ?

Des sentiments un peu mélangés car l’équipe de Borg a proposé une opposition de grande qualité avant de s’incliner dans une fin de match complètement transparente. A bout de forces après avoir tout donné et même encore plus.

Le rêve était à portée de mains. La Chorale bégayait quelques fausses notes. Les Varois les regardaient les yeux dans les yeux. Comme si les partenaires de l’épatant Antoine Diot n’avaient pas gagné leurs cinq premiers matches dans leur forteresse imprenable.

Il reste moins de six minutes au chronomètre quand Quentin Losser se retrouve presque seul sous le panneau adverse. Un joueur de la Chorale revenu de nulle part parvient à le contrer, à détourner ce ballon qui ne demande qu’à entrer. Le score n’est que de 71 à 69 et les joueurs de Thomas Andrieux n’en mènent pas large devant tant d’opposition.

Jusque là le HTV a récité une partition parfaite. A l’écoute du coach, respectant son plan de jeu, animé par une vrai sentiment de rébellion. Tout est partagé. Le ballon circule bien. Les renversements de jeu fonctionnent. La moindre faute d’inattention adverse est sanctionnée. La défense est resserrée.

Le sérieux des uns fait le bonheur des autres. Lefebvre et Keïta dirigent la manoeuvre sans trembler face à des pieuvres de talent. Losser se bat comme un diable. Greenwood le seconde mais est trop vite limité par les fautes. Pouaveyoun et Eugene sont en bleus de chauffe. Knezevic occupe toutes les positions jusqu’au sacrifice. Moore dégaine dans tous les coins. Bordes ajoute un missile.

C’est le HTV qu’on aime même si Sackey n’arrive pas à s’inscrire dans la même aventure.

Il faut un Diot éternel pour stopper l’hémorragie de Roanne. Un Affo Mama stratosphérique, un Cingala Mata volant pour sauver une Chorale presque enrouée.

A mi-parcours le HTV mène les débats et n’a rien volé. Même si en début de deuxième quart temps, un premier trou d’air s’était dessiné (7-0). Il est assis sur ses certitudes. Il récite et respecte. Les idées claires. Quelques premiers coups de sifflet curieux mettent la puce à l’oreille !

Bon, le HTV est sur des terres hostiles… Une faute offensive par là, une autre non sifflée par des locaux qui ont sorti la boite à gifles, le HTV vit sa vie d’équipe qui retrouve le niveau et qui n’a pas (encore) le respect de la famille !

Dans le 3ème quart, le scénario se déroule comme presque trop prévu et redouté. Action significative, sur une contre attaque, Affo Mama lancé comme un avion percute Mo Greenwood. C’est le Varois qui est sanctionné, qui encaisse le panier « and one » ! Les sourires se crispent. Personne n’est dupe… les arbitres ont toujours raison.

La meilleure des réponses est apportée par toute l’équipe soudée et courageuse et par un Moore de gala. A 3 points, le pistolero dégaine et maintient son équipe à flots (56-56).

Dans son sillage, Quentin Losser propose un « chantier » à faire connaitre Carnoules dans l’Europe entière. Le grand est intenable. Rien ni personne ne l’arrête dans sa quête de tous les possibles. Il arrache les paniers. Il cueille les rebonds. Les autres se heurtent à ses (larges) épaules. Une performance XXL. Jusqu’à ce ballon d’égalisation à 71-69.

Mais comment lui faire le moindre reproche ? Ce serait indécent.

Car derrière, ce n’est tout de même pas sa faute si le HTV ne va inscrire que 4 points dans cinq dernières minutes et des poussières.

De 71-69 la note va grimper jusqu’à 84-69.

13 - 0, sec comme un coup de trique, le KO parfait signé d’un revenant Maxime Roos, l’ancien joueur des Métropolitans revenu d’une longue blessure. Trois ou quatre shoots version Stephen Curry qui vont sonner les partenaires de Maxim Eugene et les envoyer dans les cordes pour le compte.

La Halle Vacheresse se réveille tout d’un coup comme si elle sortait d’un mauvais rêve.

Le HTV serre les dents. Un brin d’injustice au coin des lèvres. Mais il vient de montrer qu’il avait toujours du caractère et des valeurs. Plus que jamais. Un comportement digne d’éloges. Et porteur d’espoir.

Peut-être que deux ombres ont plané sur le tableau. La première, celle de Ike Nweke, le grand poste 5 qui n’a pas été remplacé. La seconde, celle d’Hamadi N’Diaye, le géant du Sénégal que l’on attend comme le messie.

Cette équipe mérite ce renfort pour lutter à armes moins inégales. Et écrire des lendemains meilleurs.

Les cinq dernières minutes… les plus anciens repenseront à Raymond Souplex et à l’inspecteur Bourrel qui ont bercé quelques soirées de notre enfance. Les autres, les jeunes, ils peuvent aller sur Internet pour voir des images en noir et blanc de ce feuilleton inoubliable.

Au moins, le HTV nous a fait remonter dans le temps.

Mais ce n’est pas que pour cela qu’on l’aime…