Le "club des cinq" du HTV, passé, présent et avenir !

Ils sont cinq "rescapés" de la saison dernière ! Cinq comme une équipe de basket. Cinq unis comme les doigts de la main. Ils ont vécu ensemble (et avec d’autres) le moment magique d’une montée de Nationale 1 en Pro B qui n’était qu’un rêve en début de saison et qui s’est transformé en divine réalité.
Le sport, encore plus le sport de haut niveau et professionnel, est fait de résultats, de victoires, de défaites, de classement, de réalisme… mais il y a encore un peu de place pour les sentiments et l’utopie. Pour le partage et le bonheur. Pour l’échange et l’addition des personnalités. Peut-on aller jusqu’à l’amitié ? C’est la belle image qu’ils renvoient.
C’est ce moment de vie si particulier et finalement assez rare qu’ont vécu ensemble Maxim Eugene, Théo Lefebvre, Nikola Knezevic, Quentin Losser et Moses Greenwood. Une épopée et une aventure qui les lient à jamais. Dont ils se souviendront toujours. Demain, dans quelques années ou pour toujours. Sur un siège ou un gradin d’une autre salle, peut-être avec un autre maillot sur le dos, devant un verre, devant un feu de cheminée ou sous le chant des cigales, ils auront toujours une anecdote à partager. Et un moment de grande complicité.
Certes le HTV a rebâti une belle équipe pour défendre ses chances en LNB face à des concurrents particulièrement bien armés. Des copains sont partis ferrailler sous d’autres cieux. D’autres sont arrivés et apportent expérience, talent et savoir-faire. Coach Borg a trouvé la recette pour dessiner encore quelques exploits à coups de nouvelles recettes et proposer une nouvelle alchimie.
Il y a des moments, des instants, des signes où les cinq échangent néanmoins un regard, proposent un geste amical, soufflent un mot d’encouragement… C’est furtif. C’est conscient ou inconscient. Mais quand on a partagé quelques moments du quotidien avec eux, quand on a souffert lors de quelques matches perdus, qu’on a bien fêté quelques succès, on s’aperçoit vite qu’un lien invisible les entoure pour toujours. Magie du sport et de la vie.
On avait donc envie de les faire témoigner avant le sprint final. On leur a posé les trois mêmes questions. Ils ont joué le jeu avec franchise et beaucoup d’empathie. Souvent sur la même longueur d’onde. Pas un hasard…
Est-ce que la Pro B que vous avez découvert est un autre monde ?
Comment avez-vous vécu les six premiers mois de la saison ?
Quelles sont vos ambitions pour la fin du championnat ?
Maxime Eugene
1 - Je suis parti de tout en bas et je découvre. Je ne suis pas surpris car je m’attendais à trouver un gros niveau. La Pro B c’est là où tout le monde veut aller quand tu débutes chez les jeunes ou en régionale.
2 - Au début, j’étais très frustré car j’étais blessé. Je souffrais de les voir en difficulté sans pouvoir les aider. Le HTV est un club spécial pour moi car j’y ai tout connu. Je rage encore d’avoir loupé le premier match car c’était un symbole auquel j’avais pensé depuis longtemps. Depuis je rattrape le temps perdu.
3 - Il faut obtenir le maintien le plus rapidement possible pour s’enlever un peu de stress. Je tiens à bien finir cette saison avec ce groupe que j’adore.
Quentin Losser
1 - Tout est différent et plus compliqué. Le droit à l’erreur est sanctionné immédiatement. Il y a beaucoup de talent partout et une belle densité physique. Et ça va vite !
2 - Au début, après quelques défaites, on a peut-être un peu douté. Ensuite, notre réaction a été sympa et on a montré que l’on pouvait exister. En travaillant beaucoup, en ne lâchant rien, en insistant sur nos valeurs, on a obtenu les résultats que l’on voulait même contre les grosses équipes.
3 - Le maintien est un objectif prioritaire. Entre nous, c’est la limite basse que nous nous sommes fixés. Et pour ça, il n’y a qu’une recette : travailler, travailler, travailler.
Théo Lefebvre
1 - Je ne connaissais pas ce niveau et je trouve ça très enrichissant. Chaque semaine on croise de belles équipes, de beaux joueurs et on joue dans des salles magnifiques ! Franchement c’est compliqué mais c’est très agréable. C’est aussi une vraie reconnaissance.
2 - On a tout connu. On est passé par des hauts et des bas. C’était tendu au début avec nos cinq défaites. On a changé l’équipe, il a fallu s’adapter mais tout le monde a tiré dans le même sens pour retrouver une belle dynamique. C’est une belle fierté d’exister dans les moments difficiles.
3 - Tous les matches sont importants et il faut vite en gagner quelques uns pour éviter de se faire trop peur. J’ai vraiment le sentiment que ce groupe a le caractère et les qualités pour y arriver. On a gagné le droit de regarder devant.
Nikola Knezevic
1 - C’est un niveau intéressant avec des matches de grande intensité. Athlétiquement c’est autre chose, tout va très vite. Dans mon domaine, je n’ai plus beaucoup de temps pour tirer comme en Nationale et il faut s’organiser différemment. Les défenseurs ne te font aucun cadeau. Le jeu est bien pensé, on sent que tous les clubs travaillent bien.
2 - On s’est compliqué la tâche et après ça a été à la vie, à la mort ! Personnellement je suis assez critique envers moi- même car je n’arrive pas à enchainer les bonnes performances. Je suis trop irrégulier et il faut que je gomme ça. Au débriefing, je suis souvent énervé intérieurement. Et puis j’ai connu quelques blessures. J’espère que la victoire à Fos va bien nous relancer.
3 - Il faut vite gagner quelques matches pour se mettre à l’abri et enlever ce poids que l’on a sur nos épaules. J’ai confiance car le groupe est soudé et vit bien ensemble.
Moses Greenwood
1 - J’avais déjà connu ce niveau dans d’autres championnats, à l’étranger et je ne suis donc pas surpris. Il faut juste s’adapter à une grosse opposition physique et tactique. C’est vraiment intéressant. J’aime les combats compliqués.
2 - On a été gâté après un début raté mais on a su se ressaisir tous ensemble. Cette équipe a une âme et de belles valeurs. Je crois que c’est dans les moments difficiles qu’elle montre toutes ses qualités.
3 - Avec ma mentalité américaine, je regarde toujours vers le haut et je crois toujours que rien n’est impossible. Alors oui aujourd’hui, j’espère que l’on pourra atteindre les play-offs ! Si on regarde tous dans la même direction, rien n’est interdit. Step by step !

La plume d’Yves Mérens. Journaliste sportif pendant 40 ans (Var Matin, Nice Matin, La Dépêche du Midi, L’Equipe), il a suivi tous les grands événements du sport mondial. Reconnu pour sa connaissance du basket, il a été de nombreuses années le responsable de la rubrique avant de rejoindre le club comme dirigeant et mettre sa passion au service de la riche actualité et de la belle histoire du HTV.